Aujourd'hui, je me lance.
Depuis quelques semaines j'y pensais: me confier à un journal-lecteur intime et anonyme me réconciliera, je l'espère, avec l'écriture.
Imprimer mes expériences quotidiennes, pour faire ressortir de chaque journée un savoir, une évolution ou encore une révélation.
Et surtout pour ne pas oublier ; avoir un gardien de mes mémoires, une analyse à chaud de chacun de mes moments de vie.
Aujourd'hui, donc, peu de grandes nouvelles: ni révolution ni révélation. L'attente, la même attente passive et quotidienne que je vis depuis ces quelques semaines.
J'ai la sensation, d'avoir perdu, en même temps que S. me quittait, la chance qu'elle m'a apportée durant ces quatre années. Tout en sachant que cette pensée est probablement un exutoire et une illusion, je suis convaincu que ce sentiment d'effondrement a débuté avec la fin de l'amour qu'elle me portait.
Bien sûr, je ne l'ai pas su immédiatement. J'ai d'abord vécu cette séparation à venir comme une perte de repères, ou une tristesse qui s'installe sans raison. Ce n'est qu'à mon retour que j'ai pu mesurer l'irréversible distance entre nous.
J'ai envie de passer à autre chose.
Demain, peut-être?